Chablais : des avancées pour la ligne du Tonkin

Chablais : des avancées pour la ligne du Tonkin

C'est la suisse qui pourrait faire avancer le projet de réouverture de la ligne du Tonkin.

C’est le canton du Valais qui se positionne en soutien de cette ligne ferroviaire désaffectée du Tonkin entre Evian et Saint-Gingolph côté suisse. A l’arrêt depuis une trentaine d’années, la ligne pourrait être remise en service pour désengorger le trafic grâce à un crédit d'étude qui vient d'être demandé par le canton du Valais.

Désengorger le Chablais pour fluidifier le Valais

Le Valais va demander un crédit d’étude de 22,8 millions de francs au Grand Conseil. Ce tronçon de près de 18 km permettrait de compléter le Léman Express mais aussi l’exploitation du RER Valais-Wallis de Brigue à Evian via Monthey, Martigny, Sion et Sierre notamment, à une fréquence de 2 trains par heure et par sens. Objectif côté Suisse : apaiser le trafic sur les communes de Saint-Gingolph, Port-Valais, Vouvry et Vionnaz qui voient passer environ 13 000 véhicules par jour. Cette remise en service permettrait aussi d'assurer une continuité ferroviaire autour du lac Léman.

Les explications du canton du Valais :

Après une série d’études préliminaires entre 2011 et 2017, le Conseil d’Etat souhaite désormais faire aboutir les démarches en vue de la réhabilitation de la ligne ferroviaire du Sud Léman. C’est pourquoi il a décidé de demander au Grand Conseil l’octroi d’un crédit d’engagement de 22,8 millions de francs destinés au préfinancement des études, des procédures et des travaux de réhabilitation de la ligne, sur le territoire de Saint-Gingolph et sur le territoire français pour le tronçon jusqu’à Evian. Sur ces 22,8 millions, un montant maximal de 4,8 millions de francs est dédié au préfinancement des études détaillées et de la conduite des procédures administratives. La France investira un montant similaire pour ce préfinancement. L’inscription des études au Contrat de plan Etat Région (CPER) en France représente une étape décisive pour la poursuite de ce projet. En effet, cette inscription permettra le démarrage de la procédure administrative aboutissant à une déclaration d’utilité publique et de lancer la consultation publique en vue de choisir la variante d’exploitation définitive.

Un second montant maximal de 18 millions de francs concerne uniquement la participation du canton au coût des infrastructures ferroviaires estimé à ce jour à 180 millions de francs, soit un 10% de ces coûts. Les investissements totaux nécessaires pour la réouverture de ce tronçon ferroviaire sont estimés à 300 millions de francs, y compris le matériel roulant (70 millions de francs) et les interfaces multimodales (50 millions de francs). Cette démarche permet au canton du Valais de respecter les engagements pris auprès de la Région Auverge-Rhône-Alpes et de l’Etat français et s’intègrent dans les discussions actuellement conduites par l’Office fédéral des transports (OFT).

Le Grand Conseil valaisan devrait se prononcer en mars 2024 sur cette demande de crédit d’engagement. Au niveau fédéral, l’évaluation du projet s’inscrit dans le cadre de l’élaboration des prochains messages PRODES. Le début de travaux pourrait intervenir en 2028 ou 2029, pour une mise en service en 2031/2032 Les projections indiquent qu’environ 1,5 million de voyageurs annuels sont attendus sur la ligne du Sud Léman.