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Genève : manifestation contre la notion de "viol de courte durée"

Genève : manifestation contre la notion de "viol de courte durée"

100 personnes environ étaient rassemblées à Genève ce lundi soir après une décision de justice jugée "honteuse".

Ce sont des femmes essentiellement qui ont manifesté pour dénoncer une décision de justice. C’est le Collectif genevois pour la Grève féministe qui appelait à la mobilisation. En cause : le Tribunal fédéral qui vient de réduire la peine d’un violeur en évoquant « un viol de courte durée » à Bâle. La peine de 4 ans et 3 mois de prison a été ramenée à 3 ans et 3 mois au motif que l’acte « n’a duré que 11 minutes » selon la décision. « Prendre en compte la durée d’un viol pour en déterminer la gravité est honteux » selon les participants qui ont crié et fait du bruit pendant 11 minutes lundi soir à Genève.

"Les institutions ne protègent ni les femmes ni les minorités de genre contre les violences qu’elles subissent et la gravité du viol n’est pas encore admise par la justice suisse. Au contraire, elles statuent maintenant sur la durée des supplices" dénonce le collectif de la Grève féministe.

 

Les faits :

En février 2020, une femme de 33 ans passe une soirée à Bâle. Plus tard, sur le chemin du retour, deux hommes la violent dans l’entrée de son immeuble. Elle avait rencontré ces deux hommes plus tôt dans un bar. Les agresseurs sont âgés de 17 et 33 ans. En août 2020, en première instance, au Tribunal pénal de Bâle, l’homme de 33 ans est reconnu coupable de viol. Il est condamné à 4 ans et 3 mois de prison. En 2021, la Cour d’appel de Bâle réduit cette peine à 3 ans de prison dont 18 mois avec sursis. Elle justifie cette décision en disant que “l’acte n’a duré que onze minutes” et que “la victime aurait joué avec le feu et envoyé de mauvais signaux lors de la visite dans un club avant l’acte”. Lors du jugement en appel, le Tribunal fédéral estime que la prise en considération de la durée relativement courte du viol est conforme au droit fédéral. Le Tribunal fédéral conclut toutefois que le comportement préalable de la victime dans le bar ne doit pas être pris en compte pour atténuer la responsabilité de l’accusé.