Haute-Savoie : les syndicats enseignants lancent une nouvelle alerte

Haute-Savoie : les syndicats enseignants lancent une nouvelle alerte
Photo d'archives

Le non-remplacement des professeurs dans les écoles primaires du département est pointé du doigt ce mardi 12 mars par le SNUipp 74 et FSU.

Selon eux, « jamais la situation n’a atteint un point aussi critique », puisqu’il y aurait actuellement au moins 130 non-remplacements journaliers dans les écoles publiques haut-savoyardes, notamment à Larringes, Annecy ou encore Saint-Paul-en-Chablais. Les solutions proposées par la DSDEN n’étant pas jugées suffisantes, les syndicats enseignants appellent une nouvelle fois le gouvernement à se mobiliser face à la pénurie de recrutement. 

Les précisions du SNUipp 74 et FSU :

Non-remplacement en Haute-Savoie

Quand l’abandon de toute politique ambitieuse pour l’Education et le bricolage indécent atteignent un point de non retour.

Jamais la situation du remplacement dans les écoles primaires n’a atteint un point aussi critique en Haute-Savoie. Selon les propres propos de la DSDEN, nous en sommes à 130 non remplacements chaque jour dans les écoles publiques de Haute-Savoie. Sans doute plus selon nos informations. De ce fait, un nombre non négligeable de nos collègues refuse d’être en congé maladie ou écourte ces derniers, au détriment de leur santé.

Mais rassurez-vous ! Pour faire face à cette pénurie catastrophique, la DSDEN a trouvé la solution ! Elle choisit de contacter la veille ou le jour même des remplaçant·es affecté·es sur des remplacements longs (de plusieurs semaines ou de plusieurs mois, souvent jusqu’à la fin de l’année scolaire) pour leur enjoindre l’ordre de quitter leur classe et d’aller faire un remplacement d’un jour ou deux dans une école jugée prioritaire. Cette situation s’est vue à St Paul en Chablais, Larringes, Novel à Annecy, St Jorioz…

Contactée, la DSDEN nous assure qu’il s’agit uniquement des questions de sécurité : elle n’envoie ces remplaçants que dans des écoles de1, 2 ou 3 classes, là où l’absence de remplaçant·es se fait le plus sentir.

Nous savons qu’elle ment, puisque ces remplaçant·es sorti·es de leur classe au pied levé sont aussi envoyé·es pour assurer des départs en formation de directeurs et directrices, ou encore pour faire face à une mobilisation de parents, mobilisations légitimes par ailleurs.

Ce faisant, la DSDEN oublie le véritable rôle des remplaçants : assurer un enseignement digne de ce nom. Cela implique, sur les remplacements longs, de mettre en place un suivi et des projets pédagogiques, des sorties scolaires, des rendez-vous avec les parents. Toute chose qui sont immédiatement annulées quand on apprend qu’en fait, ce jour-là, on doit se rendre en urgence dans une autre école. Qel mépris !

Mais ce n’est pas tout : ici et là, les remplaçant·es sont affectée·es non en fonction de la situation plus ou moins critique de l’école, mais en fonction du motif de l’absence, afin de faire pression sur les personnels qui solliciteraient des droits non désirés par l’administration.

La pénurie se gère donc en assurant, ici ou là, la présence d’adultes dans les situations parfois les plus critiques, mais au détriment de l’ensemble du fonctionnement pédagogique des écoles et des droits des personnels.

Cependant, l’enseignement ne consiste pas à assurer une présence d’adultes devant certaines classes sélectionnées au bonheur la chance par l’administration, mais à permettre la mise en place d’une activité pédagogique sur le long terme auprès des élèves, de tous les élèves. Halte au n’importe quoi !

Le ministère et le gouvernement auraient dû écouter les personnels depuis longtemps, personnels qui leur assuraient qu’il était urgent de trouver des solutions face à la pénurie des recrutements, en améliorant les salaires et les conditions de travail notamment.

Pour la FSU-SNUipp 74, il manque plus de 200 enseignants pour assurer le fonctionnement classique du service.