La famille du preneur d’otages d’Yverdon porte plainte

La famille du preneur d’otages d’Yverdon porte plainte

La famille de cet Iranien abattu par la police dans un train près d'Yverdon le 8 février a décidé de saisir la justice.

Ses proches, depuis l'Iran, mettent en cause l'intervention de la police vaudoise suite à la prise d'otages. Ils pensent qu'une issue non fatale était possible.

15 personnes en otage dans le train

Armé d’une hache et d’un couteau, l'homme avait retenu une quinzaine de personnes dans le train immobilisé à Essert-sous-Champvent précisément. La police déployée sur place avait d’abord négocié avant d’abattre le preneur d’otages au bout de 4h. Sa famille estime que l'issue aurait pu être évitée. Elle ne soutient pas son acte mais affirme qu’il voulait seulement être écouté.

Son frère témoigne

Nos confrères de la RTS ont pu recueillir le témoignage de son frère : "Pourquoi n’ont-ils pas utilisé d’autres moyens pour le neutraliser? C'est clair qu'il a très mal agi, mais il voulait seulement qu'on l'écoute. Il voulait crier, c'était un appel au secours. On ne soutient pas son acte, mais il ne méritait pas d'être tué. C'est une injustice" selon lui.

La police vaudoise avait précisé le déroulement des faits :

Jeudi 8 février vers 18h35, un homme a pris en otage les passagers d’un train de la ligne reliant Baulmes à Yverdon-les-Bains. L’homme âgé de 32 ans serait un requérant d’asile iranien attribué au canton de Neuchâtel. Il parlait le farsi et l’anglais. Il était armé d’une hache et d’un couteau. Il a forcé le mécanicien à quitter son poste et à rejoindre les autres passagers. Ceux-ci étaient au nombre de 15 au total. Le train était immobilisé à l’arrêt d’Essert-sous-Champvent, portes fermées.

Alertées par les personnes bloquées dans le train, les forces de l’ordre sont arrivées sur place et ont bouclé le périmètre. Les spécialistes négociation de la Police cantonale ont établi le contact avec le preneur d’otages. Pour ce faire, un interprète parlant le farsi a été engagé.

Les équipes de soutien d’urgence (ESU) se sont rendues sur les lieux pour prendre en charge les familles et les proches présents.

Les forces d’intervention ont pris position autour du train immobilisé. Vers 22h15, l’assaut a été donné et les otages ont tous pu être libérés sains et saufs. Le preneur d’otages a été mortellement touché durant l’intervention. Le Ministère public a été renseigné et a ouvert une instruction pénale. Le procureur général et le procureur de service se sont rendus sur place. A ce stade de l’enquête, les motivations de l’auteur ne sont pas établies.

Les familles et les otages ont été amenés au CGM d’Yverdon et pris en charge par les membres de l’ESU et la cellule psychologique de la Santé publique.

Cet événement a nécessité l’engagement de plus de 60 policiers, dont une dizaine de patrouilles de gendarmerie et de la PNV. Les secours étaient présents avec 31 personnes des ambulances STAR, CSU NVB et ASV, du DPMA, médecin-chef des secours et ambulancier-chef des secours (MCS - ACS), ainsi que 3 membres de l’ESU, de la cellule psychologique vaudoise de la Santé publique et des spécialistes négociation de la Police cantonale vaudoise. Un dispositif d’enquête a été engagé avec des inspecteurs de la police de sûreté. Les groupes d’intervention de la Police cantonale et de la Police municipale de Lausanne (DARD et GIPL) ont été complétées par des éléments de la Police cantonale genevoise (tireurs d’élite).