Le lac Léman continue de se réchauffer

Le lac Léman continue de se réchauffer

La CIPEL, la commission internationale pour la protection du lac, vient de publier son rapport scientifique.

Comme chaque hiver depuis 12 ans, le Léman souffre de la douceur. C’est la CIPEL (la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman) qui tire la sonnette d’alarme. Le froid en hiver permet normalement un brassage des eaux et donc une meilleure oxygénation de l’eau. Un processus qui bénéficie à la faune et à la flore du Léman. Mais voilà 12 ans que ce n’est pas le cas... Autre point d’inquiétude : le Léman se réchauffe 4 à 5 fois plus vite que les océans. Dans son rapport la CIPEL juge la qualité écologique encore satisfaisante pour l’instant, mais elle s’inquiète pour l’avenir. Tous les acteurs du Léman seront concernés par le développement trop important d’algues et de cyanobactéries : la biodiversité en premier lieu mais aussi la pêche, l’alimentation en eau potable et les loisirs.

Quelques explications de la CIPEL :

"Le rapport scientifique 2023 de la Commission Internationale pour la Protection des Eaux du Léman (CIPEL) révèle que notre lac est sous une forte pression due au réchauffement climatique.
Record de chaleur, brassage hivernal incomplet, niveau de phosphore... le Léman subit d’importants changements. En 2022, une année record de chaleur, la température de surface a constamment dépassé les normes, et au fond du lac, la température ne cesse d'augmenter depuis 2012. La réoxygénation des couches profondes est entravée, et la concentration en phosphore reste légèrement au-dessus de l'objectif souhaité par la CIPEL. Les efforts de surveillance ont aussi révélé des points préoccupants, notamment la présence persistante de certains pesticides malgré leur interdiction. La CIPEL souligne l'importance de rester vigilant.
Malgré cela, des signes positifs émergent. Le phytoplancton montre une situation proche du bon état écologique, bien que des défis subsistent avec la modification des dates de reproduction des espèces lacustres.
Le rapport présente aussi les résultats de quatre études spécifiques. De la diminution de la concentration en oxygène dissous à la cartographie de la zone hypoxique, de l'utilisation de méthodes innovantes pour quantifier la présence de la moule quagga à l'utilisation de l'imagerie satellitaire pour mieux comprendre le phytoplancton, ces études sont essentielles pour orienter les actions futures.
La CIPEL contribue à une action concertée, mettant l'accent sur la nécessité d'approfondir nos connaissances et de mettre en œuvre des mesures efficaces de conservation. Le Léman est une ressource stratégique inestimable, et ensemble, nous pouvons garantir sa bonne qualité".