Le Conservatoire d'Espaces Naturels de Haute-Savoie/ASTERS et la Société des Eaux Minérales d'Evian ont décidé d’utiliser les images satellite obtenues par l’Agence Spatiale Européenne en s’appuyant sur les experts de l’ESA pour inventorier et suivre sur le long terme les zones humides de nos territoires. Les zones humides représentent l’écosystème le plus détruit de la planète. En 50 ans, l’étendue des zones humides a diminué de 35% dans le monde. Un rythme 3 fois pour plus élevé que la déforestation. La disparition des zones humides s’accompagne d’une dégradation généralisée de leur qualité sous l’effet de nombreux facteurs : pollutions, sécheresses, modifications du cycle naturel de l’eau, artificialisation des sols... Mais alors qu’elles disparaissent inexorablement, les zones humides se révèlent aussi comme l‘écosystème qui contribue le plus à l’humanité ! Notamment face aux défis sociétaux posés par les crises de l’eau, du climat et de la biodiversité. Les zones humides sont des solutions naturelles pour limiter les impacts du réchauffement climatique. Par exemple, les tourbières et les mangroves absorbent le CO2 et le stockent naturellement en grande quantité. Les tourbières, qui ne couvrent que 3% des terres de la planète, stockent 30% du carbone terrestre : c’est deux fois plus que les forêts du monde entier ! La dernière évaluation nationale des sites humides emblématiques relève qu'entre 2010 et 2020, 62% des zones humides ont cessé d'assurer des services qu'elles étaient susceptibles d'assurer. Le premier projet, porté par le conservatoire d’espaces naturels de la Haute-Savoie – Asters a pour objectif l’inventaire exhaustif des zones humides à l’échelle du département de Haute-Savoie en utilisant les imageries thermiques et multispectrales mise à disposition par les satellites du programme Copernicus en complément des observations d’experts sur le terrain. Ce projet permettra d’identifier des zones humides encore inconnues et de réaliser le suivi de celles qui le sont déjà pour mettre à jour les données disponibles et ainsi permettre une meilleure protection de ces milieux. Le second projet porté par le Groupe Danone s’appuie quant à lui sur les imageries infrarouges et visera à reconstituer l’évolution temporelle de l‘occupation du sol à l’échelle de 3 années de références (1991, 2005, 2020) sur les communes composant l’impluvium des eaux minérales d’Evian en distinguant les forêts, les zones urbanisées et agricoles et les zones humides afin de comprendre l’influence du réchauffement climatique sur l’état hydrique des sols et le fonctionnement des zones humides. L'Université de Genève, partenaire du Cluster Eau Lémanique Evian, apportera toute son expertise scientifique à ce projet.
Signataire de la Convention de Ramsar en 1971, la France a ratifié ce traité en 1986. Elle s’est alors engagée sur la scène internationale à préserver les zones humides de son territoire. 52 sites Ramsar s’étendent sur une superficie de plus de 3,7 millions d’hectares, en métropole et en outre-mer.
Au micro La Radio Plus de Michel Cart : Grégory Giuliani, chercheur à l'Université de Genève (associée au Cluster Eau Lémanique Evian) et Bertrand Cousin, Directeur du Cluster Eau.